Ma fille ma demandé tout à lheure, en
Ma fille ma demandé tout à lheure, en sexcusant car elle ne savait pas comment formuler sa question si ça ne membêtait pas de vieillir et de voir approcher la mort.<?xml:namespace prefix = o ns = "urn:schemas-microsoft-com:office:office" />
Jai répondu non, sans me vexer et sans hurler, car je comprends parfaitement que pour elle 50 ans puisse paraître un âge canonique.
Non ça ne membête pas davoir 50 ans, ou presque, on ne va pas chipoter pour un an,. Ca ne mennuie pas parce que je ne me sens pas plus dans la peau dune vieille peau, justement.
Dans ma tête, dans mon cur, je me sens toujours avoir 30 ans, grâce à vous.
Grâce à toi, ma presque jumelle que jaime tant parce que tu me rappelles tellement celle que jétais quand javais ton âge. Parce que javais et jai toujours les mêms sautes dhumeur, cette horreur des contraintes, cette tendance à memporter si vite, parce que tu débordes quand même de joie de vivre et que tu aimes quand même et malgré tout la vie. Parce que jaime et admire ta vive intelligence, ton sens de lhumour acéré, parce que jadore te voir rouler ton joint avec application en mécoutant ou en te vidant le cur. Parce que jaime te voir vivre, évoluer, parce que jenvie cette faculté rare que tu as, de pouvoir communiquer avec tout le monde. Parce que jaime la vivacité de tes reparties et que tu me fais leffet dun bain de jouvence. Même quand tu as le cafard, même quand tu viens pleurer à la maison, ma chérie ma vie serait bien vide sans toi. Je mestime privilégiée de pouvoir compter parmi les gens chez qui tu débarques nimporte quand, pour un gros chagrin, ou pour rien, juste pour picorer des chips, te poser deux minutes et repartir. Je déteste par contre que tu portes si bien les chapeaux qui me vont si mal à moi, putain. La vie est injuste !!!!!!!!!!
Grâce à ma fille, que je vois grandir et que je trouve plus belle de jour en jour orgueil de mère sans doute belle dans son naturel, sa spontanéité, ses emportements, sa simplicité et sa grande naïveté. Elle se croit grande, adulte, se trouve trop grosse, envie les autres filles qui nont pas son petit ventre rond que je trouve si attendrissant reste des rondeurs de lenfance, envie celles qui ont de grands cheveux lisses en oubliant quelle a eu les mêms jusquà il ny a pas si longtemps, envie les tresses des femmes noires, en ne réalisant pas encore que ces femmes aux cuisses rondes et au cul rebondi se trouveront empâtées de cellulite dès quelles auront eu un enfant. Elle oublie par contre ses longues jambes fuselées, son petit cul rond et haut, sa carrure de nageuse sans nager, son port de tête qui lui donne une allure si fière quand elle marche, avec ses deux mèches au vent. Elle oublie la grâce quelle a grâce, justement, à son manque de sophistication. Elle oublie quelle a un trésor rare et inestimable : ses amis qui ladorent et qui sont toujours prêts à répondre à son coup de sifflet.
Grâce à mon fils, malgré tout, ou peut-être grâce à tout ce quil ma fait endurer dès sa petite enfance, mais que je trouve de plus en plus beau, et qui ressemble tellement et de plus en plus aux trois hommes que jaime et que jai aimés au delà de tout : mon père, mon grand-père, mon frère ; il a des expressions, des mimiques, la gestuelle des trois. Le visage de mon frère, les yeux de mon grand-père, la silhouette et la façon de marcher de mon père. Jen pleurerais des fois de les retrouver tous les trois dans un seul être. Et que je suis malheureuse de voir em^petré dans ce bourbier où il sest fichu sciemment et par bêtise pure, et dont je ne peux et ne VEUX pas le tirer.
Qui a dit un seul être vous manque et tout est dépeuplé ?? je ne sais plus. Mais ça nest pas totalement vrai. Parce que si un être disparaît dans ta vie , tu en ressens au début le manque lancinant, à en croire, cest vrai que le monde autour de toi va disparaître, mais petit à petit cette douleur defface pour ne plus laisser insensibleme,nt que les souvenirs des meilleurs moments, de ceux que tu noublieras pas dans une vie entière. Reste le regret, poignant et éternel de ne plus pouvoir partager certains petits bonheurs, petits ou grands : la naissance dun enfant, un voyage, un moment privilégié dans ta vie, la découverte dun livre ou dune musique qui te touche particulièrement . mais tu rencontreras dautres gens avec qui tu pourras partager ces mêmes moments. Et, la vie passant, tu réalises que tu peux partager dautres émotions avec dautres et que restera toujours un sentiment de bonheur. La recette de lamour de la vie, cest je crois, de ne jamais faire à contrecoeur ce qui devrait être une fête, un moment de bonheur.
Grâce à bien sûr, le cube. Sans commentaires à son sujet. Il existe, cest tout. Même si parfois je minterroge à son sujet : que peut-il bien me trouver ?? jai mauvais caractère, je suis invivable, intolérante, je ne passe à personne aucun des défauts que jai pourtant moi-même. Enfin, restons aveugle et profitons-en
Non je nai pas peur de vieillir, grâce à vous.
Jai surtout peur, pas de la vieillesse, pas de la mort, encore que ça memmerderait profondément de mourir maintenant, parce que marie nest pas suffisamment autonome pour se passer de sa vieille mère
Ce qui me fait peur, cest de penser que je pourrais vieillir et me retrouver dépendante des autres, sénile, handicapée, grabataire.
Ce qui me fait peur, cest une possible maladie qui mimposerait de survivre reliée à des tuyaux, à la merci du bon vouloir de mes proches ou dune infirmière, ce qui me fait peur cest de ne plus pouvoir être libre de mes mouvements.
Jai des regrets. Plein. Le regret dêtre passée à côté de plein de choses. Davoir dormi pendant 10 ans. De mêtre laissée manipuler, davoir perdu de vue beaucoup de gens que jaimais.
Le regret de navoir pas réussi ma vie comme je laurais aimé.
Jaurais aimé être sereine, sans amertume, jaurais aimé vivre loin de tout avec plein de chiens et de chats.
Jaurais aimé avoir été capable de gérer les sous que mes parents mont laissé et jai dilapidé connemen.
Jaurais aimé pouvoir, maintenant, si javais placé ces thunes, marrêter de travailler, et vivre sans trop de dettes, au lieu de ramer pour rembourser des crédits qui me bouffent quand même la vie et une bonne partie de mon salaire, la moto, la voiture, lordi, les dettes de lex mari etc
, bordel de merde.
Jaurais aimé pouvoir continuer à faire du sport, rester à la montagne, jen avais pris lhabitude et les longues marches en forêt et dans la montagne me laissent encore aujourdhui un souvenir émerveillé.
Jaurais aimé pouvoir conserver cette franchise que ma mère qualifiait de génie de la gaffe, pouvoir continuer à dire ce qui me passait par la tête en me foutant éperdument des conséquences.
Jaurais aimé garder la force de me battre, alors que maintenant je suis épuisée et que seule la présence du cube me donne de lénergie, parce que je ne veux pas me montrer faible. Et que je crois quil peut être parfois plus faible que moi, matamore, bien sûr, mais fleur bleue au fond. Béquilles mutuelles ???
Jaurais aimé, par dessus tout pouvoir continuer à communiquer avec D., et ne pas mêtre nourrie pendant toutes ces années du souvenir dune belle histoire, que jai entretenue comme une midinette, pour réaliser, quand il a ressuscité, que, à part la joie de savoir que cet homme de 57 ans nétait pas mort, quil ne métait plus rien. Putain IL A 57 ANS !!!! Et il n a pas changé. Pas une ride. Le même sourire de loup, les mêmes membres daraignée, le même sourcil têtu, pas une ride. Le cheveu plus rare et le même tempérament rebelle. Imagine, un flic retraité militant pour les indépendantistes basques !!! mais enfin, à part donc, le plaisir de le savoir vivant et le bonheur de constater quil a toujours gardé malgré les longs mois dhôpital, la volonté et la ténacité et le refus de sécouter, donc, à part tout ça, réaliser que je navais plus rien de commun avec lui. A cause de quoi ?? peut-être cette longue séparation, la vie qui ma faite différente, je ne sais pas. Je narrive pas à expliquer. Bien sûr, nous nous sommes retrouvés sans aucune difficulté, aucune gêne entre nous, jai même reconnu son odeur. Mais plus envie dêtre avec lui, alors que cette envie ma taraudée pendant plus de 10 ans. La page était tournée. Et finalement, je me demande si je nai pas sciemment entretenu un rêve pour échapper au quotidien, comme tu lis un livre ou comme tu regardes un film. Moi, je pensais : si D. était encore là, tout serait différent. Sais pas. Page tournée, donc, restent les souvenirs, attendrissants, même les brouilles et les chagrins (ça arrive, quand même dans une histoire qui a duré plus de 12 ans, tu le sais) ont maintenant un petit parfum de douceur.
Jaurais aimé être capable décrire un livre, un vrai, de celui qui devient un best seller sans même que tu en prennes conscience (si tu peux télécharger ou voir les surs fâchées, fais le, tu comprendras ce que je veux dire)
Jaurais aimé pouvoir développer le goût et une certaine facilité que javais pour le dessin (merci papy, et merci, merde, à ma mère), mais que jai perdus (jaime maintenant seulement les couleurs des crayons de couleur, sans être capable den faire quelque chose).
Je regrette de navoir pas voyagé quand jen avais la possibilité et les moyens.
Je regrette encore et parfois de ne pas pouvoir encore vivre seule. Je regrette de ne pas pouvoir goûter ces grands moments de silence qui mont toujours été chers et que javais retrouvés avec bonheur dans ma caverne du pont de juillet.
JE REGRETTE BORDEL DE VIVRE DANS CE PUTAIN DE PAYS POLICIER TRACASSIER ET OU IL FAIT FROID L HIVER. J AI ENVIE DE CHALEUR ET PAS SEULEMENT HUMAINE !!!!!!